Jyrki Katainen, Krista Mikkonen, Mark Cutifani, Rt Hon Lord Zac Goldsmith, Professor Sir Partha Dasgupta and Inger Andersen, in the background maple leaves and the WCEF2021 logo
Image: Topias Dean, Sitra & WCEF2021

Les solutions circulaires peuvent contribuer à résoudre la crise qui touche la biodiversité

Le Forum mondial de l’économie circulaire 2021 a montré comment les solutions circulaires peuvent combattre la crise planétaire.

Nous vivons actuellement la sixième extinction massive de la planète. Appelée extinction de l’Holocène ou de l’Anthropocène, cette extinction est due à l’activité humaine. On estime que le taux actuel de perte de la biodiversité mondiale est 100 à 1000 fois supérieur à la perte naturelle. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) estime qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction.

La deuxième journée du FMEC 2021 à Toronto, au Canada, a été marquée par des solutions pratiques pour résoudre la crise environnementale. Les participants ont montré que l’économie circulaire peut faire plus que réduire les déchets ou contribuer à lutter contre les changements climatiques. La circularité peut aider à freiner la sixième extinction massive de la Terre.

Combattre la triple crise planétaire

La biodiversité est nécessaire au maintien de la vie sur Terre, y compris la vie humaine, car nous ne sommes pas isolés des écosystèmes de la planète. Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, considère la perte de biodiversité comme l’un des volets de la « triple crise planétaire ».

« C’est une erreur de considérer les crises des changements climatiques, de la perte de biodiversité et de la pollution comme distinctes. Elles sont intimement liées », a déclaré Mme Andersen.

Ce point de vue a été renforcé par d’autres participants au FMEC 2021, tels que le très honorable Lord Zac Goldsmith, ministre du Pacifique et de l’Environnement du Royaume-Uni et représentant du Secrétariat de la COP26. Le Royaume-Uni sera l’hôte de la COP26 qui se tiendra cet automne.

« Il n’existe pas de voie crédible pour limiter les changements climatiques à une hausse de 1,5 degré Celsius sans préserver la nature », a déclaré M. Goldsmith. « Le problème est que les solutions naturelles ne sont pas reconnues et ne reçoivent que trois pour cent du financement pour l’environnement. Le Royaume-Uni fera tout ce qui est en son pouvoir pour placer la nature au cœur de la COP26 ».

Les solutions circulaires peuvent atténuer la perte de biodiversité

Le rapport de l’IPBES indique que les principales causes de la perte de biodiversité sont les changements dans l’utilisation des terres et de la mer, l’exploitation directe des animaux, les changements climatiques, la pollution et les espèces envahissantes. Jyrki Katainen, président de Sitra, a attiré l’attention sur les changements dans l’affectation des terres qui entraînent la perte d’habitats.

« Quatre-vingt-dix pour cent de la perte de biodiversité est due à l’extraction et au traitement de matières », a expliqué M. Katainen.

Les solutions circulaires peuvent avoir une incidence directe ou indirecte sur toutes ces causes citées par l’IPBES. Si nous réutilisons les matières, nous n’avons pas besoin de détruire un habitat précieux pour trouver de nouvelles matières premières. Cela peut nous permettre de produire des biens et des services de manière plus durable tout en réduisant les déchets et la pollution. Les solutions circulaires locales, qui remplacent les chaînes d’approvisionnement à grande distance, peuvent même réduire le risque que des espèces envahissantes se disséminent par des moyens de transport.

« Pour construire un monde carboneutre, nous avons besoin de matières premières », a déclaré Krista Mikkonen, ministre finlandaise de l’Environnement et du Changement climatique. « Parallèlement, les entreprises commencent à se demander si l’utilisation de matières premières vierges est durable. De plus en plus d’entreprises constatent qu’une économie circulaire apporte des réponses d’avenir ».

Mark Cutifani, le PDG d’Anglo American, a apporté à la discussion le point de vue d’une société minière mondiale. Il a décrit le changement de philosophie en cours, qui consiste à abandonner l’exploitation commerciale classique de l’industrie extractive pour repenser les chaînes de valeur et viser à avoir une empreinte environnementale positive.

Selon le Panel international des ressources, l’alimentation est le principal secteur à l’origine de la perte de biodiversité, notamment en raison de notre consommation de viande. Cependant, l’alimentation est aussi un secteur sur lequel nous pouvons avoir un effet important en améliorant la circularité. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement estime qu’un tiers de la nourriture produite pour la consommation humaine est gaspillée. Réduire le gaspillage alimentaire et le passage à un régime alimentaire plus végétal auraient des effets positifs considérables.

Quelle est la valeur d’une forêt de mangroves?

Il faut des ressources pour mettre en œuvre des solutions, mais il est important de ne pas considérer la transition vers la circularité comme un simple coût supplémentaire. Lors de son allocution, M. Katainen a souligné l’importance d’exploiter le pouvoir des marchés.

« Nous devons faire en sorte que la réussite financière aille de pair avec le respect de la nature. L’économie circulaire doit être économiquement viable », a déclaré M. Katainen. « Nous pouvons utiliser les mécanismes du marché pour conserver le capital naturel ».

Notre système économique actuel n’accorde presque aucune valeur à la biodiversité, mais cela est en train de changer. Sir Partha Dasgupta, professeur d’économie à l’université de Cambridge et auteur de l’influente étude Economics of Biodiversity pour le Trésor britannique, a réalisé un travail de pionnier sur la valeur économique de la flore et de la faune. Sir Dasgupta souligne que nous devons apprécier la nature à sa juste valeur et lui attribuer une valeur monétaire.

« Les écosystèmes comme les mangroves et les prairies sont des immobilisations. Ils nous fournissent des biens et des services et nous permettent de vivre », explique Sir Dasgupta. « À l’échelle locale, nous devons payer pour les services écosystémiques. À l’échelle mondiale, nous avons besoin d’une nouvelle organisation internationale qui gère le patrimoine naturel international comme les océans. Une telle organisation nous ferait payer pour l’usage que nous en faisons. »

Pour en savoir plus sur la manière dont l’économie circulaire peut atténuer la triple menace planétaire que constituent les changements climatiques, la perte de biodiversité et la pollution, veuillez consulter le site FMEC 2021.

Le 15 septembre 2021, le FMEC 2021 a organisé des séances d’accélération portant sur tout, du textile au commerce et des biocarburants à l’exploitation minière. Consultez la liste complète des activités ici.