L’économie circulaire suscite l’espoir et offre des possibilités en période de crise

Bien que les solutions circulaires présentées au cinquième Forum mondial de l’économie circulaire puissent aider à résoudre les crises du climat et de la biodiversité, nous avons besoin d’un leadership fort et de nouveaux alliés pour prendre des mesures décisives.

Bien que les solutions circulaires présentées au cinquième Forum mondial de l’économie circulaire puissent aider à résoudre les crises du climat et de la biodiversité, nous avons besoin d’un leadership fort et de nouveaux alliés pour prendre des mesures décisives.

Le Forum mondial de l’économie circulaire (FMEC) s’est ouvert à Toronto (Canada), dans une période trouble, mais pleine d’espoir. Le FMEC se déroule tout juste après la publication du dernier rapport inquiétant sur le climat du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et immédiatement avant le début de la première partie des négociations de la Conférence des Parties sur la diversité biologique (COP15) et de la Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP26). Le FMEC2021 a la possibilité d’agir comme catalyseur pour transformer les conclusions alarmantes du rapport du GIEC en leadership afin de prendre des mesures lors de la COP26 et par la suite.

« J’espère que le FMEC inspirera les décideurs, les chefs d’entreprises, les investisseurs et tous les autres à faire preuve de leadership en matière de transition circulaire », a déclaré Jyrki Katainen, président de Sitra, durant la cérémonie d’ouverture.

Naoko Ishii, vice-présidente exécutive et directrice du Centre pour les biens communs mondiaux de l’Université de Tokyo, a résumé l’atmosphère mondiale en cette période critique.

« Nous n’avons pas réalisé suffisamment de progrès. Seulement 9 % des ressources naturelles sont retournées dans le cycle de production, alors que le reste est incinéré, enfoui dans les sites d’enfouissement ou jeté dans l’océan », a affirmé Mme Ishii. « Nous avons besoin que les entreprises, les gouvernements et les citoyens fassent preuve de leadership tous ensemble. Nous devons remettre en question l’ancien système et concevoir un nouveau modèle. L’économie circulaire est l’affaire de tous. »

Les PME jouent un rôle essentiel dans la transition circulaire

Notre ancien modèle économique linéaire « extraction-fabrication-déchet » n’est pas durable. Nous avons besoin d’un modèle économique qui n’est pas axé sur la production de plus de biens, mais qui est plutôt fondé sur des services comme le partage, la location et le recyclage. Dans les modèles d’affaires circulaires, les matériaux ne sont pas abandonnés, ils servent à fabriquer de nouveaux produits encore et encore.

Les participants au FMEC soulignent que ces solutions circulaires constituent non seulement un puissant outil pour atténuer les changements climatiques, mais qu’elles peuvent également aider à lutter contre la perte de biodiversité.

Tima Bansal, professeure de stratégie à l’Ivey Business School, a soulevé le rôle important des petites et moyennes entreprises (PME) : « les PME sont souples, agiles et douées pour la conception de produits », ce qui est essentiel à la création de modèles d’affaires circulaires efficaces.

Jan Raes, conseiller en matière de durabilité mondiale à la banque ABN AMRO, abonde en ce sens. « À l’heure actuelle, le système énergétique est systématiquement conçu de façon linéaire », a-t-il dit. « Une excellente occasion s’offre aux PME dans le domaine de la transition énergétique. Les batteries, les panneaux solaires et les éoliennes doivent tous être gérés de façon circulaire. »

Le Canada insiste pour accroître l’ambition

Pour la première fois, le FMEC se déroule en Amérique du Nord. Le Canada offre une nouvelle énergie et une approche unique en matière de solutions circulaires.

« Je suis fière que le Canada soit le premier hôte nord-américain du FMEC », a déclaré Christine Hogan, sous-ministre, Environnement et Changement climatique Canada. « Nous devons accroître notre ambition circulaire et saisir l’occasion circulaire. »

Le Canada adopte une approche diversifiée pour la transition vers l’économie circulaire, combinant notamment des solutions de villes intelligentes et les philosophies des peuples autochtones. Jennifer McKelvie, conseillère municipale à Toronto, a expliqué que les Torontois dirigent l’activité circulaire à l’échelle des quartiers. Partout dans le monde, il faut apprendre du respect des Premières Nations pour la Terre et l’écouter.

« Les solutions circulaires sont une caractéristique intrinsèque des sociétés autochtones, non seulement en ce qui concerne l’économie, mais également en matière de société et d’environnement », a expliqué Dakota Norris, de la Première Nation Gwich’in, qui est représentant des peuples autochtones au sein du Conseil consultatif sur le développement durable du Canada.

Nous avons besoin d’une nouvelle définition du bonheur

La première journée du FMEC2021 a porté sur certaines des questions les plus urgentes en matière de climat et de biodiversité, comme les plastiques et le rôle des particuliers. La menace qui pèse sur notre planète est telle que nous devons repenser et redéfinir certaines anciennes croyances de la société.

« Nous avons été élevés dans un système où la surconsommation est la norme », a dit Emma Sairanen, du Conseil national de la jeunesse finlandaise Allianssi, qui travaille actuellement à Sitra. « Nous devons dès maintenant trouver de nouvelles définitions du bonheur qui correspondent aux frontières planétaires. »

L’objectif final de l’économie circulaire est le bonheur humain à long terme. Michael Regan, administrateur de l’Environmental Protection Agency des États-Unis, a déclaré : « La tâche consiste à garantir que tout le monde et toutes les collectivités participent à la transition, particulièrement ceux qui sont mal desservis et accablés par la pollution, et que tous profitent des avantages en matière de santé publique et d’environnement découlant de la transformation. »

La responsabilité de tous

Or, avant de profiter des avantages de la circularité, nous devons mettre en œuvre des solutions circulaires. Le rapport du GIEC montre que nous n’en avons pas assez fait. Nous devons accroître notre ambition et prendre des mesures décisives. La résolution des crises du climat et de la biodiversité nécessite d’exercer un leadership. Nous avons besoin de dirigeants pour forger de nouveaux partenariats avec des alliés de tous les pans de la société, y compris les gouvernements, les entreprises, les travailleurs, les investisseurs et les organismes à but non lucratif.

Comme l’a déclaré la directrice de Sitra Mari Pantsar, « nous devons tous prendre la responsabilité du leadership selon les ressources dont nous disposons et l’influence que nous avons. Dans une démocratie, nous devons tous contribuer. »

Pour en savoir plus sur ce que vous pouvez faire pour être un chef de file en matière de transition circulaire, veuillez visiter le site du FMEC2021.

Durant les deux prochains jours (14 et 15 septembre), le FMEC2021 se penchera sur les liens entre l’économie circulaire, la biodiversité et les ressources naturelles. Les participants présenteront les façons de communiquer la circularité, ce à quoi cela peut ressembler dans les collectivités et les manières dont les entreprises et les pays peuvent tracer leur voie vers la circularité.